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Chronique : Housekeeper of Business Suit

Auteur(s) : Kazuma Kodaka.

Ce one-shot est un recueil d’histoires courtes parues entre 1993 et 2009 et réalisées par Kazuma Kodaka, déjà responsable de Kizuna et Not Ready ?! SenseiTonkam étant déjà l’éditeur de ces œuvres, c’est sans doute la raison pour laquelle il publie ce volume, dont le contenu est paru au Japon essentiellement dans la revue Be x Boy, plutôt que les éditions Asuka, éditrices de la version française du dit magazine.

La plupart de ces histoires ressortissent à deux “cycles”, celui du Housekeeper proprement dit et celui du “Carnet de rendez-vous du docteur Arima”. Un seul récit, “Pour qui sonne le glas” est une véritable nouvelle complète, ce qui est plutôt une bonne chose car cette histoire d’un jeune prêtre “dévoyé” par le frère d’un de ses collègues est un insupportable mélo dont on allèguera la responsabilité à la jeunesse et l’inexpérience de l’auteur.

Kazuma Kodaka se débrouille bien mieux dans le registre de l’humour que dans celui du tragique. “Le Carnet de rendez-vous du docteur Arima”, (premier chapitre paru sous forme de fanzine, deuxième dans le magazine Be x Boy en 1996) est une franche comédie sur un lycéen footballeur qui tombe amoureux de son acupuncteur, lequel est un dragueur invétéré. L’humour doit beaucoup à Rumiko Takahashi mais l’ensemble se lit assez bien, même si on a l’impression que Kodaka commençait à développer la bande pour en faire une série (avec notamment l’introduction de l’escrimeur Minami et de son amoureux transi Hokuto) et que l’on reste sur un sentiment d’inachevé.

Venons-en à ce fameux Housekeeper of Business Suit. Ce titre en authentique anglo-charabia fait référence au héros de quatre nouvelles, Takashi Kurihara, un maniaque de la propreté qui travaille comme chef de service dans une entreprise de produits d’entretien (ça tombe bien). Ce très bon housekeeper in a business suit tombe amoureux à son corps défendant d’un de ses subordonnés, Isamu Katsuragi, le don juan du bureau. À sa décharge, on dira que c’est l’employé qui lui a sauté dessus en premier. Les quatre histoires sont parues à plusieurs années d’intervalle dans Be x Boy et sous forme de fanzine en 1993, 1997 et 2009.

En 1993, le ton est à la comédie loufoque : Takashi évite Isamu non parce qu’il est gêné de s’être retrouvé dans son lit mais parce que l’employé a un intérieur vraiment trop mal tenu. En 1997, une tentative de mariage arrangé entre Takashi et la nièce du président de la société donne lieu à divers quiproquos, le côté maniaque du chef de service passant à la trappe. Retour aux sources en 2009 avec l’arrivée d’un nouvel employé, Yu Enomoto, ami d’enfance d’Isamu qui n’hésite pas à dire qu’il est gay (le mot est enfin écrit noir sur blanc) et à se poser en rival de Takashi.

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Même si ce volume offre quelques moments de plaisir - la comédie est parfois réussie - force est d’avouer que l’on s’ennuie plus souvent à sa lecture. Tout cela est souvent très bête, les personnages n’ayant pas beaucoup d’épaisseur et semblant osciller en permanence entre diverses formes d’hystérie. Le graphisme de Kodaka n’aide pas beaucoup, surtout son son appréhension très particulière de l’anatomie - on a l’impression que les diverses parties du corps ou du visage ne sont pas bien reliées entre elles. Il est clair que Kodaka a appris à dessiner les mangas en regardant d’autres mangas (outre Takahashi, déjà citée, ses premiers héros ont parfois des ressemblances avec ceux de Ryôichi Ikegami) et visiblement il en a été de même pour l’écriture. Ce Housekeeper risque de n’intéresser que les fans de Kizuna qui souhaitent avoir toutes les œuvres de Kodaka.