Chronique : Le Temple du passé - 1. Entrailles

Les éditions Ankama ont entrepris d’adapter en BD les romans de science-fiction de Stefan Wul. Ces adaptations ont été confiées à des pointures du scénario et du dessin (parmi lesquels Valérie Mangin, Denis Lapière, Olivier Vatine… excusez du peu) et c’est au scénariste Hubert et au dessinateur Etienne Le Roux qu’est revenue celle du Temple du passé.

Dans son roman, Wul plaçait ses personnages, trois astronautes, face à un problème qu’ils ne pouvaient résoudre que par des moyens scientifiques : comment s’échapper de l’estomac d’une immense créature aquatique vivant au sein d’un océan de chlore dans lequel leur astronef s’est retrouvé ? Hubert donne son interprétation de l’histoire en en développant l’aspect humain. Qui est Massir, le pilote du vaisseau et héros de l’histoire ? Qu’a-t-il vécu avant de s’embarquer pour les étoiles ? Et petit à petit, le lecteur découvre une société très avancée du point de vue technologique mais aussi très différente de la nôtre du point de vue de son organisation. La famille y est composée de deux couples homosexuels, l’un masculin, l’autre féminin, chacun comportant un membre plus âgé et l’autre plus jeune. Or, Massir… est hétérosexuel, ce qui fait de lui un marginal dans la société dont il est issu. L’idée est ingénieuse et s’intègre bien dans la trame fournie par le roman de Wul, respectant l’œuvre d’origine tout en lui donnant une autre dimension. Hubert a trouvé une solution originale au problème de l’adaptation : comment faire sienne l’œuvre adaptée, comment se l’approprier ? Ce faisant, il intègre Le Temple du passé à une démarche d’auteur où la thématique LGBT (déjà abordée dans La Ligne droite et Les Gens normaux) occupe une place de choix.