Le weekend du Sidaction est une excellente occasion pour présenter une BD publiée en 2008 par l’association belge Ex Aequo[1], trois ans après Le Monde de William.
Alex et la vie d’après dépeint la vie d’un jeune homo qui découvre sa séropositivité. Naviguant entre documentaire et fiction, cet album écrit par Thierry Roberrecht et dessiné par Fabrice Neaud suit donc son personnage principal, de l’annonce qui le met à terre aux premiers contacts avec les médecins et les traitements lourds, en passant par la disparition temporaire puis la résurgence de sa libido et ses tentatives de retrouver une vie amoureuse.
Cas d’école, me direz-vous. Certes, et c’était bien le but, ce projet étant celui d’une association de lutte contre le SIDA. Mais le travail du scénariste et du dessinateur donne chair aux problématiques abordées - travail d’ailleurs initié par des discussions avec des homos séropositifs qui ont bien voulu que soient utilisés des éléments de leur propre vie.
Le style de Fabrice Neaud semble particulièrement adapté à ce type de projet : à la fois réaliste et sensible, au service d’une narration sobre, ce trait n’a rien perdu de sa puissance d’évocation depuis la parution des 4 tomes du Journal.
La quarantaine de pages de bande dessinée (accompagnées d’une belle double page en intérieurs de couverture) est complétée par des textes présentant l’origine du projet, un glossaire, ainsi que de courts témoignages des hommes dont la vie a enrichi ce qui aurait pu n’être que le parcours-type d’un séropositif.
Le tout constitue un bon exemple de ce que peut apporter la bande dessinée à la lutte contre le SIDA, sans prêchi-prêcha ni voyeurisme.