Deux apparitions de Fabrice Neaud

Hasard du calendrier : ces dernières semaines ont vu la sortie de deux BD du trop rare Fabrice Neaud.

La première BD compte six pages et constitue le cadre de l’album Trois Christs de Valérie Mangin (scénariste) et Denis Bajram (dessinateur) aux éditions Quadrants (un des labels du groupe Soleil). L’essentiel de l’ouvrage est une fascinante réflexion sur le Saint-Suaire : puisque l’on sait grâce à la datation au carbone 14 que l’objet ne peut pas être l’enveloppe mortuaire de Jésus Christ, qu’est-il vraiment ? Quelle explication donner à son existence ? Mangin et Bajram nous proposent trois hypothèses en s’arrangeant pour conserver identiques certains passages. L’introduction de Fabrice Neaud, rappel des faits historiques avérés autour du Saint-Suaire, n’est pas du tout anecdotique par rapport à ses préoccupations artistiques et intellectuelles, en particulier son remarquable travail photographique sur les cathédrales que l’on a pu voir dans l’exposition qui lui était consacrée au Festival de la BD d’Angoulême en janvier 2010.

La seconde BD est un essai de six pages paru dans Le Monde Diplomatique en bande dessinée, “La rédaction de Cinquième du petit Christian”. Le Christian en question est évidemment Christian Vanneste (qui a dit hélas), le député tristement célèbre pour ses propos, pardon, ses “opinions” homophobes. Fabrice Neaud se fait un plaisir de démontrer le caractère fallacieux des arguments de l’homme politique. On retrouve le Neaud mordant de certains passages du Journal et l’on se prend à rêver qu’il se livre plus souvent à ce type d’exercice (même si c’est lui qui corrige) pour lequel il est décidément très doué.

Rappelons que l’on peut se tenir au courant de l’actualité de Fabrice Neaud sur le site que lui consacre Sébastien Soleille.