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Chronique : Sugarmilk

Auteur(s) : Jaryu Dokuro.

Paru il y a tout juste un an, Sugarmilk a été le premier manga publié par les éditions H, déjà éditrices de la revue Manga 10 000 images. C’est aussi le premier livre de son auteure, Jaryu Dokuro. Comme d’habitude dans les mangas, les indications données dans l’ouvrage ne nous apprennent pas son âge. Toutefois, les notes de fin de volume laissent à penser qu’elle est bien jeune mais elle possède déjà une belle patte et ses histoires sont très agréables à regarder.

On a pu dire que le yaoi était du shôjo manga avec des garçons comme seuls protagonistes. C’est tout à fait vrai de Sugarmilk, recueil d’histoires courtes à l’ambiance un peu éthérée. Les anecdotes racontées sont légères, fournissant juste ce qu’il faut de support nécessaire à la mise en scène des sentiments et des émotions. Seul défaut de cette approche minimaliste : comme on ne sait pas grand chose des personnages, tout cela fait parfois figure d’exercice un peu abstrait.

pagesugarmilk1On aimerait rester plus longtemps en compagnie de Taichi et Shô, les protagonistes de “Milk” et “Sugar”, deux anciens camarades de lycée que la vie a séparés et qui se retrouvent, au seuil de l’âge adulte, à travailler ensemble dans un restaurant. L’auteure montre comment cette amitié évolue en relation amoureuse avec humour et subtilité.

Un autre univers où l’on aimerait passer plus de temps est celui de Tetsuji pagesugarmilk2Nakamura, héros de “En attendant l’hiver”. Photographe free-lance, il entretient une relation privilégiée avec Yôichi, un jeune homme ramassé dans la rue. Cette nouvelle présente deux postulats intéressants : montrer le rapport entre deux hommes qui ont une génération d’écart (Tetsuji a une fille paraissant à peine plus jeune que Yôichi) et faire passer ce rapport uniquement à travers la relation du photographe à son modèle, sans relation sexuelle. On ne peut qu’espérer que Jaryu Dokuro s’attaquera bientôt à des œuvres plus longues où elle donnera plus de corps à ses personnages et à leurs vies.