Sasamekikoto, littéralement “Murmures”, est le second Yuri (manga lesbien) sorti en 2011, aux éditions Clair de Lune. À l’instar de Girl Friends, il se déroule dans l’univers lycéen.
Fausses impressions ?
La présentation dans son ensemble donne l’image d’une histoire fleur bleue, “douce-amère et rafraîchissante”, comme le suggère le dos de la couverture. Cependant, on s’en éloigne dès la lecture des premières pages, avec rapidement la présence de cases au trait exagéré et au dessin caricatural, style employé par l’auteur pour souligner les passages humoristiques et qui parfois rend le suivi de la narration chaotique.
Cette dichotomie entre le contenant et le contenu peut rapidement dérouter, pourtant cela participe aussi au charme de ce manga : cette bonne dose d’humour n’empêche pas d’aborder avec émotion les espérances et difficultés que vivent les jeunes lesbiennes au lycée. L’œuvre papier tranche donc quelque peu avec l’animé qui en est issu, ce dernier faisant l’impasse de la majorité des passages humoristiques, pour proposer un rythme plus lent. Une manière de « recoller » à la première image donnée… ? On aime ou on n’aime pas !
L’histoire
Sasamekikoto met en scène deux jeunes filles : Sumika MURASAME et Ushio KASAMA, amies depuis le collège, très différentes d’apparence et de caractère, mais toutes deux lesbiennes. Si Ushio assume cela ouvertement, Sumika le cache, d’autant plus qu’elle est amoureuse de son amie et que ses sentiments ne semblent pas partagés.
Tiraillée entre leur amitié et son amour pour Ushio, “Sumi-Chan [1], l’amie sur qui on peut compter” va aider Ushio dans ses tentatives de conquêtes amoureuses qui se soldent souvent par des râteaux.
Un premier volume qui donne le ton : sous l’humour omniprésent, se déroule un cache-cache amoureux triste où avouer ses sentiments et s’affirmer en tant que lesbienne à 15 ans, comme dans la réalité, est loin d’être facile.
Si seules Ushio et Sumika apparaissent sur l’illustration de couverture, donnant à ce manga un aspect intimiste ou feutré, d’autres personnages viennent bousculer ce tableau : Kiyori, l’amie commune hétéro, d’Ushio et Sumika, ; Masaki AKEMIYA, un garçon qui se travesti pour un magazine pour filles et qui fait craquer Ushio ; Miyako et Tomoe, un couple lesbien assumé et visible.
En définitive Sasamekikoto est un Yuri bien sympathique, dont je conseille la lecture. Personnellement, j’avais au départ hésité à l’acheter mais après ce 1er tome, je n’avais qu’une envie, me procurer le second pour connaître la suite.

Notes :
- Chan : suffixe souvent attribué aux filles, aux enfants et en général aux personnes pour lesquelles on a une affection particulière. [↑]